Maître d’ouvrage Fondation de l'Hôpital de l'Enfance Lausanne (FHEL)
Lieu Genève
Concours sur invitation 2020
Surface 19'571 m2
Volume 64'242 m3
Programme
Team projet Philippe Meier, Rafael Eloi, Pierre Moriceau, Adriano Reis
Ingénieur civil Muttoni et Fernandez
Ingénieur trafic Transitec
Paysagiste OXALIS architectes paysagistes
Images imagine.we.create
Maquette ATELIER C1
Le master-plan définit une forme urbaine déterminée par quatre volumes indépendants, offrant des porosités piétonnes (liaison nord-sud) et visuelles. La volumétrie du projet cherche des affinités et des proximités proportionnelles avec le bâti discontinu caractéristique de cet ouest lausannois. L’ensemble permet la transition altimétrique entre les immeubles avoisinants. Le découpage des volumes libère des terrasses qui profitent à la fonction, dans cet environnement de grande qualité paysagère ouvert sur le parc de Valency.
La répartition du programme a permis de créer au cœur du dispositif une grande Agora, ouverte sur l’avenue d’Echallens, et bénéficiant des interstices entre les quatre entités pour un apport de lumière et des dégagements visuels. C’est autour de cette place que l’entrée principale s’effectue ; c’est dans la couronne qui forme la rive du vide urbain que se situent l’accueil mutualisé des services CPM / SUPEA, les espaces d'attente et les accès aux étages selon une partition précise, en phase avec les organigrammes de l’utilisateur.
La présence du végétal répond non seulement à une question de climat, au sens planétaire du terme, mais affecte et apaise également l’état psychologique des jeunes. En pénétrant dans l’Agora, la présence de cinq Métaséquoia offre un nouveau point de repère. Cette centralité verte qui dessine la nature du sol, se ressent également dans les étages, où les feuillages apparaissent comme une identité pour ceux qui ont un peu perdu la leur. Les traitements de places, de jardins et de terrasses bénéficient de la même attention à l’usage par la mise en place de végétaux et d’objets en bois qui évoquent les « cabanes Robinson » de notre enfance.
La composition des plans permet des apports de lumière et des vues sur la ville et le grand paysage. Les terrasses aux derniers étages s’ouvrent sur le panorama grandiose des Alpes. Elles offrent à la fois une identité d’usage en fonction de l’âge et une sécurisation optimale.
La présence très forte d’immeubles des XIXème et début XXème siècles induisent une expression qui confère à l’institution une connotation volontairement domestique et non anxiogène. Ne pas afficher la destination de l’ouvrage, mais en trouver un adressage plus intégré au tissu urbain, permettra plus facilement de pousser les portes pour prendre conseil, pour accompagner son enfant fragilisé par la rudesse de la société, et tout simplement pour aller travailler au quotidien. C’est ici un univers qui se veut, dès son seuil, le plus serein possible. De cette constatation sociale, en découle une écriture architecturale assez classique où dominent le mur et la fenêtre, la corniche et le cadre, la texture maçonnée et le verre réfléchissant la verdure. Dans les ouvertures généreuses des toiles de couleurs viennent adoucir le rayonnement solaire, capter le paysage et adresser un peu de gaité au monde de la souffrance intérieure.