Maître d’ouvrage Club Alpin Suisse (section genevoise)
Lieu St Nicolas, Valais
Concours sur invitation 2000 (1er prix)
Dates projet 2001
Dates réalisation 2001 - 2003
Surface 238 m2
Volume 785 m3
Programme Cabane de haute montagne de 40 lits
Team projet Philippe Meier, Frank Herbert, Thomas Bolliger, Marc de Dompierre, Caroline Guinans, Samir Zid, Thierry Sermet
Ingénieur civil Meuwli, Soutter & Kälin
Ingénieur géomètre O Burri
Photographes Claudio Merlini, Corinne Cuendet, maa (Thomas Bolliger), Jean-Marie Palisse
A deux mille sept cent mètres d’altitude, seule la géométrie associée à la mesure, pour ne pas dire le module, a pu prendre place dans cet univers désertique. Implantée sur les traces des fondations de l’ancienne cabane érigée en 1916 et détruite par le feu en 1998, la nouvelle construction est un assemblage de bois, bardée d’une fine peau en acier inoxydable.
Tramée sur une dimension constructive de soixante douze centimètres respectivement trente six centimètres pour les plis du métal, le projet a fait l’objet d’un dessin très précis de ses éléments constitutifs. La fenêtre type s’inscrit dans la pensée modulaire et occupe exactement un vide constructif : une fenêtre à la française. Chaque position des ouvertures est le reflet de sa juste disposition par rapport à l’espace intérieur dont l’optimisation est maximale. L’aléatoire ainsi démontré en façade ne provient pas d’un mode expressif, mais est l’image d’une agrégation très complexe dans un volume minimal. Seule l’ouverture de la salle commune déroge à la règle : une large baie vitrée, du sol au plafond, d’un mur de façade à l’autre, projette l’alpiniste dans le paysage.
La question de l’intervention contemporaine en haute montagne, qui se pose en contradiction avec la tradition, repose sur l’idée que l’intervention de l’homme dans ces lieux inhospitaliers doit être le reflet exact de la culture technologique de l’époque à laquelle ils ont été pensés.
Ce concept s’illustre de manière encore plus manifeste lorsque le volume est entièrement fermé pour affronter la période hivernale. Là, au cœur des neiges presque éternelles, le fragile container en inox se pose sur cette nature sublime comme une installation de Land Art.