hôtel des archives, 2ème prix, genève

infos

Maître d’ouvrage  Etat de Genève_DF_OBA
Lieu  Genève
Concours sur présélection  2017
Surface  15'806 m2
Volume  66'709 m3
Programme  Archives d'Etat, dépôts enterrés, surfaces administratives, dépôts Compagnie 1602
Team projet  Martin Jaques, Philippe Meier, Ana-Inès Pepermans, Elsa Legoupil, Adeline Streel, Boris Lalev
Paysagiste  profil paysage
Ingénieur civil  Muttoni-Fernandez
Artiste  André et Daniel Schlaepfer
Images  imagine.we.create
Maquette  atelier maq3

Le programme de ce concours est de rassembler les différents dépôts et services des archives cantonales de l’Etat de Genève sur le site unique de l’Arsenal militaire: l’ancienne bâtisse classée devient donc le contenant dans lequel se logent les mille ans d'histoire de la collectivité genevoise. Pour autant, l’objectif du projet n’est pas tant la simple conservation et sécurisation des ouvrages d’archive que la médiation culturelle nécessaire à leur rayonnement et leur accessibilité à différents publics dans un grand élan d’ouverture.

La cour est considérée comme l’espace de référence de l’institution. Elle se présente comme une extension minérale du parc Baud-Bovy voisin duquel il reprend une partie de son langage formel. Le revêtement de sol présente l’empreinte des dépôts disposés en-dessous: les dalles en pierres naturelles et en métal gravé se jouent des nuances de couleur pour refléter la diversité et la richesse des documents conservés. Un nouvel alignement d’arbres et de colonnes lumineuses restituent une des allées principales qui structurait autrefois le complexe en fer en cheval de l’Arsenal originel.

A l’intérieur, le projet propose la restitution et la mise en valeur de la substance patrimoniale de l’édifice dans les espaces publics. Ainsi, les colonnes métalliques forgées et enrobées de béton du rez-de-chaussée sont remplacées par des nouvelles colonnes présentant un élancement comparable. Le système porteur horizontal composé de poutres rivetées et de voutains longitudinaux est conservé et mis en valeurs dans les espaces majeurs.

 

D’un point de vue fonctionnel, il s’agit de mettre en place un outil des plus performants au service de plusieurs usages, de disposer les éléments du programme en concordance avec la spatialité de son contenant, d’articuler les espaces dédiés aux archives avec l’espace public dans un juste équilibre entre le donner à voir et la préservation des bonnes conditions de travail du personnel des archives. Tous les espaces à vocation publique sont implantés sur cour, dans une succession de séquences disposées en crescendo entre le plus public et le plus sécurisé, entre le plus ouvert et le plus calme: l’accueil dans le corps central, la cafétéria, la bibliothèque, puis la salle de lecture, en bout de parcours, à l’endroit le plus préservé du bâtiment d’origine.

Les activités professionnelles sont disposées le long des façades rues relativement fermées, sur des planchers rehaussés qui permettent de disposer les places de travail à la juste hauteur des canonnières existantes et sous lesquelles court une galerie technique. La mise en place de ce niveau de référence ‘’professionnel’’ réhaussé prend assise sur une autre contingence du programme: tenir compte des crues exceptionnelles pour sécuriser les ouvrages et s’affranchir de venues d’eau dans les dépôts enterrés.

Le projet propose de compléter les interventions intérieures par un élément distinctif extérieur à l’attention du quartier. Masquant le coeur technique majeur de fonctionnement du bâtiment, une couronne lumineuse devient la coiffe de l'austère bâtisse militaire. Ce signal matérialise ainsi la mutation sémantique de l'oeuvre de Marc Camoletti, dans un quartier à la vie nocturne revendiquée où l'enseigne lumineuse commerciale cohabite désormais avec l'enseigne lumineuse artistique.