bâtiment de service montbrillant, 1er prix, genève

infos

Maître d’ouvrage  CFF SA
Lieu  Genève
Concours  2021 (1er prix)
Dates projet  En cours 
Surface  13'977 m2
Volume  54'948 m3
Programme  Nouveau bâtiment des services CFF. Bureaux et commerces
Team projet  Ana-Ines Pepermans, Poli Gyaurova, Romain Lekieffre, Chloé Rennard, Vincent Auffret
Direction des travaux  
Ingénieur civil  Kumann Cretton Ingénieurs
Ingénieur cv  SB technique 
Ingénieur e  SRG I engineering Ingénieurs-Conseils 
Ingénieur s  Schumacher & CHIngS Ingénieurs
Acousticien  AER acousticiens experts 
Images  imagine.we.create

A l’image des principales villes suisses et européennes, Genève voit également ses franges urbaines situées le long des voies de chemin de fer se densifier. Cette mutation est perçue comme une opportunité pour retisser des liens et restructurer la profonde césure créée par les infrastructures ferroviaires en plein centre-ville. Le Pôle Cornavin ne fait pas exception et les prémisses établies dans les différents plans directeurs développés par la Ville de Genève et le canton l’identifient comme une zone stratégique majeure.

L’arrivée en train à Cornavin depuis Lausanne est marquée par une approche très caractéristique, devenue presque rituelle avec la traversée de l’espace végétal très dense des grands parcs puis une série d’immeubles aux formes reconnaissables qui se succèdent le long des voies comme des « flashs mémoriels ». Dans le décor ferroviaire, toutes ces images défilent à travers les fenêtres du train et préparent à l’arrivée en gare. Le nouveau bâtiment s’avancera vers les quais et détachera sa silhouette pour émerger comme le dernier élément bâti de ce spectacle séquencé auquel assistent, chaque jour, des dizaines de milliers de voyageurs en déplacement vers la Genève Internationale.

Sur une parcelle à la géométrie polygonale, le bâtiment articule le site là où les voies s’infléchissent pour se positionner parallèlement aux quais. Un jeu subtil de plis et décalages sculptés dans la forme simple évoque le dynamisme du passage des trains et répond aux contraintes des nouvelles voies souterraines. Au niveau du rez-de-chaussée, un portique accueille les passagers qui émergent de la nouvelle sortie de la gare et les invite à longer les futurs commerces jusqu’à l’entrée principale du bâtiment. Le dispositif urbain mis en place reconnecte l’usager et le sol de la ville, laissant place à un nouveau cadre de vie plus proche de l’espace public. Grâce à un retrait sur les trois derniers niveaux, le projet vient s’aligner délicatement au gabarit de l’îlot dix-neuvième, alors que du côté des voies ferrées, il s’élance à près de trente mètres de haut.

Le programme de bureaux, et autres activités, se développe sur huit niveaux, avec un principe de plateaux libres autour de deux noyaux de services. Ces derniers favorisent une répartition et une divisibilité maximale des espaces tout en garantissant des accès indépendants. Ils centralisent toute la technique rendant possible l’évolution du bâtiment pendant son exploitation. Enfin une grande terrasse commune végétalisée est aménagée au cinquième niveau, lieu de rencontre et de détente pour les utilisateurs du bâtiment. Dégagé sur la ville et le grand paysage cet espace extérieur offre une vue privilégiée sur le soleil couchant.

Le principe structurel développé cherche l’indépendance entre la structure porteuse du nouveau projet et celle de l’extension de la gare, réduisant les contraintes de coordination entre les deux opérations et leur l’évolution indépendante. Dans ce sens, les huit niveaux hors-sol sont formés de cadres en acier qui évitent tout appui sur l’emprise des nouvelles voies souterraines. Les porte-à-faux côté rails sont maitrisés grâce aux poutres en acier et au faible poids propre des planchers, les colonnes inclinées prenant appui sur la paroi moulée inférieure.

L’enveloppe thermique du projet est composée d’une peau légère et modulaire, compatible avec les possibilités de division intérieure. La façade répond ainsi aux éléments du contexte et du paysage par un jeu de profondeurs prises dans la modénature de la « grille » principale tout en façonnant l’identité et l’unité de l’ensemble. Face aux voies, la profondeur est moindre, alors que du côté de la ville, la peau du bâtiment se creuse. Cette épaisseur offre des prolongements extérieurs qui dialoguent avec les bâtiments de logements lui faisant face. Ces traitements de la façade participent, avec la terrasse commune au R+5, à l’intégration dans l’échelle domestique du quartier ainsi qu’à la possible réaffectation du bâtiment en habitations.